L'Ecosse de Walter Scott

Jeudi 11 Mars 2021

Quelle que soit la région d’Écosse, les visiteurs ne sont jamais bien loin d’un édifice, d’un monument ou d’un lieu apparenté d’une manière ou d’une autre à Sir Walter Scott, l’un des hommes de lettres les plus prolifiques de l’histoire du pays. Alors que l'Ecosse célébrera cet été le 250e anniversaire de sa naissance, voici quelques-uns des lieux, célèbres comme méconnus, en lien avec Sir Walter Scott et son œuvre monumentale.

Pour en savoir plus sur les festivités organisées pour le 250ème anniversaire de Sir Walter Scott, consuleter le site internet Scott 250.

 

Qui était Sir Walter Scott ? 

Walter Scott est né en 1771 à Édimbourg. Au terme d’une scolarité passée à la Royal High School et des études de lettres classiques et de droit à l’université d’Édimbourg, il entame d’abord une formation d’avocat auprès du cabinet de son père, avant d’embarquer pour la carrière d’écrivain qui le rendit célèbre. Homme d’humour et d’esprit, aussi perspicace que chaleureux malgré quelques malheureux traits de caractère, Walter Scott s’est inspiré des mœurs et de l’histoire écossaises et les a distillées dans ses œuvres. Il n’est donc pas étonnant qu’un grand nombre de lieux en Écosse soient connectés à lui ou à son œuvre.

Malgré les tragédies personnelles qui ont marqué sa vie, c’était un écrivain incroyablement prolifique. Atteint de la polio dès l’enfance, malheureux en amour dans la vingtaine, ruiné trente ans plus tard ; en dépit de ses malheurs, son entourage voyait en lui un homme affectionné et charitable.

Sa première œuvre originale, Le Lai du dernier ménestrel, parut en 1805 et lui valut, en plus d’une relative fortune, une certaine réputation de poète.  Néanmoins, ce furent ses œuvres de fiction, en particulier de fiction historique, qui consolidèrent son renom et son titre d’écrivain majeur de son époque. En 1814, il publia dans l’anonymat Waverley, une romance historique qui mit en lumière les conflits religieux et politiques qui découlaient des révoltes jacobites de 1745. Ce roman engrangea un succès retentissant à l’international. Nombre de commentateurs se doutèrent que Walter Scott se cachait derrière ce chef-d’œuvre ; néanmoins, cette hypothèse ne fut officiellement confirmée par Scott en personne qu’en 1827, soit treize ans plus tard !

La liste ci-dessous comprend certains lieux en lien avec Walter Scott et son œuvre. La plupart des régions d’Écosse comptent au moins un lieu en lien avec le célèbre romancier, qui aura marqué sa patrie de son empreinte littéraire jusque dans ses moindres recoins.

 

Dans les Borders d'Ecosse 

 

Abbotsford

Située le long du fleuve Tweed dans la région frontalière des Scottish Borders, Abbotsford est l’une des plus célèbres demeures au monde. Fameuse résidence de Sir Walter Scott, cette demeure de 566 hectares de domaine abrite une multitude d’œuvres d’art, de curiosités et d’ouvrages qui témoignent des passions et des centres d’intérêt de l’homme qui la fit construire. Comme le disait l’écrivain et journaliste écossais Allan Massie, auteur d’une biographie romancée de Sir Walter Scott intitulée The Ragged Lion (1994, non traduite en français) : « selon moi, personne ne peut prétendre à comprendre Scott sans avoir auparavant découvert Abbotsford. »

Jusqu'au 14 mai 2021 : contes d’Abbotsford

 

La Tour de Smailholm  

Après avoir contracté la polio à l’âge de huit mois, Scott fut envoyé à la Tour de Smailholm dans les Scottish Borders afin d’y recouvrer la santé. Située aux abords du village éponyme, la tour de Smailholm est une résidence seigneuriale du XVe siècle bâtie sur un rocher, qui se visite encore aujourd’hui. C’est dans cette région frontalière de l’Angleterre, autrefois appelée « Marches écossaises », que sa grand-mère et sa tante lui racontèrent des contes locaux, notamment les « ballades des Marches » (Border Ballads) dont il s’inspira dans certaines de ses œuvres.

20 mars 2021 : lancement de l’événement Walter Scott 250

 

La Salle d'Audience de Sir Walter Scott 

Aujourd’hui reconvertie en musée, la salle d’audience de Sir Walter Scott située à Selkirk permet de découvrir une autre facette de sa vie. En effet, c’est dans cette salle que Scott s’assit et dispensa la justice pendant près de 30 ans en sa qualité de shérif du comté de Selkirk, jusqu’à sa mort en 1832. L’édifice remonte à 1804 et est surmonté d’une flèche de 30 mètres. Par ailleurs, une statue a été érigée devant le bâtiment en l’honneur de son fameux shérif.

 

Scott's View  

Ce superbe point de vue, qui offre des panoramas sur les monts Eildon, était l’un des lieux où Scott venait se retirer et méditer. Qui sait combien de rebondissements et d’intrigues germèrent dans son esprit alors qu’il contemplait les magnifiques paysages des Scottish Borders ? Scott’s View est accessible en voiture depuis la route qui relie les villages d’Earlston et de St Boswells (A68), en tournant à gauche en direction de l’abbaye de Dryburgh.

 

L’Abbaye de Dryburgh

Cet édifice de style gothique est la dernière demeure de Sir Walter Scott. Un lieu d’exception pour un homme d’exception, auteur de romans d’amour héroïques et de tragédies romantiques. La sépulture de Sir Walter Scott se trouve dans le croisillon nord du transept de l’abbaye. Fondée en 1150, l'abbaye de Dryburgh est aujourd’hui en ruines ; cela dit, son atmosphère paisible en fait un lieu très particulier.

25 mars 2021 : Sir Walter Scott, passé, présent et futur

 

Le Château de Crichton

Les ruines du château de Crichton offrent un spectacle assez mystérieux. Parmi celles-ci, on retrouve les vestiges d’une maison-tour du XVe siècle qui fut aménagée et élargie au fil des siècles. Le château apparaît dans le poème épique de Scott intitulé Marmion paru en 1808, et fut peint par le célèbre William Turner en 1818. Les ruines du château étaient tombées dans l’oubli jusqu’à la publication du poème de Scott, qui raviva un certain engouement envers les vestiges de cet édifice.

A Edimbourg et ses environs

 

Le Château d'Edimbourg

Les « Honneurs de l’Écosse », communément appelés « Joyaux de la Couronne écossaise », sont conservés dans le château d’Édimbourg et constituent le point d’orgue de la visite de cet édifice emblématique. Cela dit, en 1818, les Honneurs étaient portés disparus depuis plus d’un siècle. Passionné d’histoire écossaise, Walter Scott était convaincu qu’ils étaient enfouis dans les entrailles du château. Il incita le prince régent à mettre sur pied une expédition de recherche, au terme de laquelle les Honneurs furent retrouvés dans une chambre scellée du château, pour le plus grand bonheur de Scott !

 

Le Scott Monument

À la mort de Sir Walter Scott en 1832, les notables de la capitale écossaise s’accordèrent pour financer un monument à la hauteur de sa réputation. Quatre ans plus tard, un concours d’architecture fut lancé afin de recueillir différents designs pour le monument en question. Deux ans plus tard, les membres du comité approuvèrent les plans soumis par l’architecte écossais autodidacte George Meikle Kemp, et les travaux de construction débutèrent en 1840. Les plans de Kemp comportent 64 figures représentant différents personnages issus des romans de Scott. Haut de 61 mètres, le Scott Monument est le plus haut monument au monde dédié à un écrivain.

29 mars 2021 : Walter Scott, l’homme derrière le monument

 

Le Musée des Ecrivains 

Le Musée des écrivains d’Édimbourg met à l’honneur la vie de trois géants de la littérature écossaise : Sir Walter Scott, Robert Burns et Robert Louis Stevenson. Le musée abrite la presse sur laquelle furent imprimés les tout premiers exemplaires du roman Waverley de Scott en 1814. Dehors, gravées dans les dalles de la Makar’s Court ou « cour des poètes », on peut lire quelques paroles célèbres d’autres écrivains écossais.

 

La gare d'Edimbourg Waverley   

Située en contrebas de Princes Street, la gare d’Édimbourg Waverley est la gare ferroviaire principale de la capitale écossaise, et c’est là que de nombreux touristes découvrent la ville pour la première fois de leurs propres yeux. Nichée au creux de la vallée qui sépare la vieille ville (Old Town) au sud et la nouvelle ville (New Town) au nord, c’est la seule gare au monde baptisée en l’honneur d’un roman, en l’occurrence Waverley de Scott. Elle constitue par ailleurs le principal point de départ pour celles et ceux qui souhaitent sortir de la ville le temps d’une journée.

 

Le château de Tantallon

Le château de Tantallon figure dans le poème de Walter Scott, Marmion, et constitue l’un des plus beaux exemples en son genre du pays. Cela dit, Scott n’a probablement pas été fasciné par l’aspect dramatique du château en lui-même, mais plutôt par son passé pour le moins troublé. Témoin de conflits armés au fil des siècles, le château de Tantallon est un chapitre incontournable de nombreux livres d’histoire.

 

La Chapelle de Rosslyn

La Chapelle de Rosslyn est connue pour avoir figuré à la fin de l’adaptation du Da Vinci Code de Dan Brown. Cela dit, la chapelle fut mise pour la première fois sous les feux des projecteurs lors de la publication du Lai du dernier ménestrel, une ballade de Scott racontant une querelle dans les Marches écossaises du XVIe siècle. Edgar Johnson, le biographe de Scott, écrit un jour que « rien dans l’histoire entière de la poésie britannique n’est comparable au succès du Lai du dernier ménestrel. »

 

Les chutes de la Clyde

Cette magnifique région d’Écosse a influencé non seulement Scott, mais également d’autres poètes romantiques tels que Wordsworth et Coleridge. Ils visitèrent ensemble cette perle naturelle du South Lanarkshire, qui les inspira à en rédiger un poème. Le centre d’accueil des visiteurs des chutes de la Clyde abrite une exposition consacrée aux chutes, aux bois alentour et à la faune sauvage locale. On y découvrre également une exposition consacrée aux chauves-souris.

 

Plus au nord de l'Ecosse  

 

Le Loch Katrine 

De tout temps, la beauté du Loch Katrine a inspiré les hommes de lettres, et Sir Walter Scott n’y fait pas exception. C’est d’ailleurs après avoir visité le loch en 1810 qu’il écrit les premières lignes de son célèbre poème La Dame du Lac. Le Loch Katrine a également inspiré les poètes romantiques Samuel Taylor Coleridge et William Wordsworth. Inauguré en 1899, un bateau à vapeur baptisé en l’honneur de Scott transporte encore aujourd’hui des passagers le long du loch au départ du Trossachs Pier.

 

Le Pays de Rob Roy 

Les alentours du Loch Katrine, notamment les villages de Balquhidder et de Callander, constituaient le lieu de prédilection du célèbre hors-la-loi et héro populaire Rob Roy MacGregor. Souvent érigé en « Robin des Bois écossais », d’aucuns affirment que sa réputation de héros tient directement à la description qu’en a faite Scott dans son roman Rob Roy. Une grotte située à proximité du Loch Lomond lui aurait servi de refuge pendant ses années de voleur de bétail. Sa sépulture se trouve dans le cimetière de l’église paroissiale victorienne de Balquhidder.

 

Le château de Doune

Cette forteresse située dans le Stirlingshire possède une silhouette plutôt intimidante. Au cours des révoltes jacobites de 1745, le Château de Doune fit office de prison pour les Jacobites. Dans le roman Waverley de Scott, le protagoniste Edward Waverley y est emmené par les Jacobites. Scott décrit l’endroit comme un « édifice lugubre mais pittoresque » flanqué de « tourelles à moitié écroulées ». Le château servit également de lieu de tournage pour les séries Game of Thrones et Outlander.

 

La ville de Perth 

La Jolie Fille de Perth fut publiée par Scott en 1828, et rencontra un franc succès. L’action du roman se déroule dans la ville de Perth, alors connue sous le nom de Saint John’s toun en raison de son saint patron, Jean (John) le Baptiste. Le roman raconte en détail l’étrange déroulement de la bataille de North Inch. Ce conflit impliqua 30 hommes issus des clans Chattan et Quhele (ou « Kay ») et prit place sous les yeux de spectateurs en 1396 dans le parc de North Inch à Perth. Par ailleurs, une statue en hommage de la « jolie fille de Perth » a été érigée à l’extrémité est de la High Street de Perth.

 

L'Ile de Skye 

En 1814, Sir Walter Scott se rendit dans le massif des Cuillins et au Loch Coruisk sur l’île de Skye. Naturellement, l’île lui inspira quelques lignes de poésie. Cette fois-ci, la plume de Scott rendit hommage au roi d’Écosse Robert Bruce, à son exil et à son triomphe à la bataille de Bannockburn. Ce poème s’intitula Le Seigneur des îles. Riche en décors et en action épiques, le poème ne recueillit pas le même succès que ses précédentes œuvres du même acabit. Cela dit, la publication de ce poème marqua un tournant dans la carrière de Scott en tant qu’écrivain de fiction.

 

L’île de Staffa et la grotte de Fingal

Au cours de ce même voyage le long de la côte ouest de l’Écosse, Walter Scott visita l’île de Staffa et la grotte de Fingal, qui apparaît également dans Le Seigneur des îles. Il composa ce poème à un rythme effréné, l’atmosphère des îles encore fraîche dans son esprit. L’île vierge de Staffa abrite la célèbre grotte de Fingal, qui a inspiré plus d’un artiste, notamment le compositeur allemand Mendelssohn dans son Ouverture des Hébrides.

 

Les Orcades et les Shetlands 

Scott s’est également rendu à l’extrémité nord de l’Écosse (ce qui nécessitait un certain temps à l’époque !), à savoir dans les archipels des Orcades et des Shetland. Les mystérieux cercles de monolithes et l’architecture caractéristiques de ces archipels nordiques ont servi de base au Pirate, son roman paru en 1821, dont l’histoire est calquée sur la vie de John Gow, un célèbre pirate écossais originaire de la région du Caithness, à l’extrême nord de l’Écosse continentale.

 

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Florence Valette

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