Sur les traces de Robin des Bois en Angleterre
Robin des Bois est un héros archétypal du Moyen Âge anglais. Selon la légende, telle qu'elle est répandue aujourd’hui, Robin des Bois était un hors-la-loi au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood et de Barnsdale. Habile braconnier, mais aussi défenseur des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches. Avec ses nombreux compagnons, il redistribuait ensuite le butin aux pauvres.
Son nom anglais Robin Hood signifie littéralement « Robin la Capuche », et non pas « Robin des Bois », comme la paronymie de hood avec wood l'a souvent laissé penser[], selon la version anglo-saxonne. Robin des Bois est aussi peut-être un personnage plus ancien de la Bretagne insulaire : hood = ch'oad en vieux breton (prononcez hoad), signifie effectivement « bois » et c'est un des plus anciens noms de famille européens (Walt, Silva, Coat, Dubois…). La fameuse capuche serait donc un élément rajouté a posteriori par la légende anglo-saxonne pour expliquer le nom anglais « Robin Hood ».
Histoire et légende
La première mention manuscrite de Robin des Bois se trouve dans Pierre le laboureur (Piers Plowman) de William Langland (1377), où Sloth, un prêtre paresseux, déclare : « Je connais des rimes de Robin des Bois. » Trois ans plus tard, le chroniqueur écossais John Fordun écrit que le personnage de Robin des Bois dans les ballades « plait mieux que tous les autres. »
De nombreuses versions imprimées de ces ballades apparaissent au début du XVIe siècle au moment où l'imprimerie connaît ses premiers essors en Angleterre. Robin y est qualifié de gentleman, ce qui à cette époque signifie un commerçant ou un fermier indépendant. Ce n'est qu'à la fin du siècle qu'il acquiert un titre de noblesse et prend le nom de « Robin de Loxley », ou encore de « Robert Fitz Ooth, comte de Huntington ».
Son association romantique avec Marianne (ou « Marion », parfois appelée « Mathilde ») date de cette période tardive. Le nom de « Marion » provient d'une pastourelle lyrique du poète français Adam de la Halle, le Jeu de Robin et Marion (vers 1283). À part les noms, rien cependant ne permet d'établir une correspondance entre les deux personnages.
À la fin du XVIe siècle, l'histoire de Robin des Bois recule dans le temps pour se situer vers les années 1190 au moment où le roi Richard Cœur de Lion part pour la troisième croisade. Au XVIIe siècle, Robin des Bois figure dans The Sad Shepherd (Le Triste Berger, 1641) de Ben Jonson. Puis, au XIXe siècle, Robin des Bois devient un des héros du roman Ivanhoe (1819) de Walter Scott. L'idée que Robin est un rebelle saxon combattant les seigneurs normands date de cette époque.
On a accusé de plagiat Thomas Love Peacock (1785-1866) pour le célèbre Maid Marian, paru trois ans après Ivanhoé. Peacock a toujours soutenu que son livre avait été écrit en 1818, un an avant la parution de celui de Scott. L’influence de Rabelais y est sensible, notamment à travers le personnage de frère Tuck.
Autour du personnage de Robin, de nombreuses incohérences se sont introduites au fil du temps. Il est dit que Robin le Seigneur de Loxley (chef lieu du comté de Hallamshire) fut dépossédé de ses terres par le Shérif de Nottingham et déclaré hors-la-loi. Le shérif apparaît en effet dans les premières ballades, où Robin finit par le décapiter, mais il n'y est pas question de ses terres. Ses autres ennemis sont un chasseur de primes du nom de Guy de Gisbourne, ainsi que de riches abbés, lesquels sont également tués par Robin. Mais si les anciennes ballades font mention d'un prêt accordé par Robin à un chevalier malchanceux, elles ne disent rien d'une redistribution des rapines aux pauvres. Il est dit encore que Robin réside dans la verte forêt de Sherwood, dans le comté du Nottinghamshire, alors que les ballades le font évoluer à Barnsdale, dans le comté de York, soit à près de 80 kilomètres au nord.
Du Moyen Âge à nos jours, chansons et ballades, pièces de théâtre et comédies musicales, films et séries de télévision ont façonné un mythe en résonance avec leur époque, soumis au passage à de nombreuses manipulations idéologiques, comme le montre par exemple le personnage de Marianne, qui joue tantôt le rôle d'une guerrière, tantôt celui d'une jeune fille passive, ou celui de Robin des Bois lui-même, présenté tantôt comme un vulgaire bandit, tantôt comme un résistant qui combat pour une juste cause.
Les hommes de Robins s'appellent en anglais, « Merry Men » et en français, les « Joyeux Compagnons ». Ce sont Frère Tuck, un moine (Friar Tuck), Marianne, la fiancée de Robin (Marian, Mathild ou Marion), Petit Jean, un des plus célèbres compagnons de Robin (Little John) et Will Ecarlate, le neveu de Robin (Will Scarlett).
Une légende aux multiples adaptations
Parmi les très nombreuses interprétations du mythe de Robin des Bois, voici quelques œuvres qui ont connu une diffusion en français :
1912 - Robin Hood de Étienne Arnaud et Herbert Blaché, avec Robert Frazer et Barbara Tennant
1913 - Robin Hood (Robin Hood and Maid Marian) de Theodore Marston, avec William Russell et Gerda Holmes
1922 - Robin des Bois, (Robin Hood), réalisé par Allan Dwan, avec Douglas Fairbanks et Wallace Beery
1938 - Les Aventures de Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood), de Michael Curtiz, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland
1946 - Le Fils de Robin des Bois (The Bandit of Sherwood Forest), de George Sherman et Henry Levin, avec Cornel Wilde et Anita Louise
1950 - La Revanche des Gueux (Rogues of Sherwood Forest) de Gordon Douglas, avec John Derek et Diana Lynn
1952 - Robin des Bois et ses joyeux compagnons (The Story of Robin Hood and His Merrie Men) de Ken Annakin, avec Richard Todd et Joan Rice
1954 - La Revanche de Robin des Bois (The Men of Sherwood Forest) de Val Guest, avec Don Taylor et Eileen Moore
1955 - Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood), série télévisée britannique avec Richard Greene
1958 - Robin des Bois, Don Juan (The Son of Robin Hood] de George Sherman, avec Al Hedison et June Laverick
1958 - Robin Hood Daffy, dessin animé de Chuck Jones
1959 - La Flèche noire de Robin des Bois (Capitan Fuoco) de Carlo Campogalliani, avec Lex Barker et Anna Maria Ferrero
1960 - Le Serment de Robin des Bois (Sword of Sherwood Forest) de Terence Fisher, avec Richard Greene, Sarah Branch et Peter Cushing
1961 - Robin des Bois et les Pirates (Robin Hood e i pirati) de Giorgio Simonelli, avec Lex Barker et Jackie Lane
1966 - Robin Fusée (Rocket Robin Hood) série d'animation.
1967 - Le Défi de Robin des Bois (A Challenge for Robin Hood) de C.M. Pennington-Richards, avec Barrie Ingham et Peter Blythe
1970 - Robin des Bois le magnifique (Il magnifico Robin Hood) de Roberto B. Montero, avec George Martin et Sheyla Rosin
1971 - La Grande Chevauchée de Robin des Bois de Calvin Jackson Padget, avec Giuliano Gemma
1973 - Robin des Bois (Robin Hood) de Wolfgang Reitherman, version animalière ; célèbre dessin animé produit par Walt Disney Pictures
1976 - La Rose et la Flèche (Robin and Marian), où Sean Connery et Audrey Hepburn jouent les rôles de Robin et Marianne à la fin de leur vie
1980 - Robin, Flèche et Karaté (Robin Hood, frecce, fagioli et karate) de Tonino Ricci, avec Alan Steel et Ria de Simone
1981 - Bandits, bandits (Time Bandits), écrit et réalisé par Terry Gilliam, avec John Cleese, Sean Connery et Shelley Duvall
1984 - Robin of Sherwood, avec Michael Praed, Judi Trtt
1989 - Les Aventures galantes de Robin des Bois (The Ribald Tales of Robin Hood) de Richard Kanter, avec Dee Lockwood et Bambi Allen
1990 - Les Aventures de Robin des Bois (Robin Hood no daibôken) est un animé developpé par le studio japonais Tatsunoko Productions
1991 - Robin des Bois : Prince des voleurs (Robin Hood, Prince of Thieves) de Kevin Reynolds, avec Kevin Costner, Alan Rickman, Morgan Freeman, Christian Slater, Sean Connery et Mary Elisabeth Mastrantonio
1991 - Robin des Bois (Robin Hood) de John Irvin, avec Patrick Bergin et Uma Thurman
1993 - Sacré Robin des Bois, parodie de Mel Brooks
1997 - Les Nouvelles Aventures de Robin des Bois, avec Matthew Porretta, Anna Galvin
2000 - Le Royaume des Voleurs avec Keira Knightley, Stuart Wilson
2001 - Robin des Bois et sa bande font une apparition comme sauveteurs importuns dans Shrek de William Steig. Ils ont des accents français et sont battus par l'héroïne.
2006 - Robin des Bois, série télévisée britannique avec Jonas Armstrong, Lucy Griffiths
2010 - Robin Hood de Ridley Scott, avec Russell Crowe et Cate Blanchett
2018 - Robin Hood de Otto Bathurst, avec Taron Egerton, Jamie Foxx et Jamie Dornan
Autres adaptations
Le nom de Robin fut repris par le premier partenaire de Batman.
Une parodie de Robin des Bois dans le monde des gangsters de Chicago dans Robin and the Seven Hoods (1964) avec Sinatra et Dean Martin
Le personnage principal du comic Green Arrow doit beaucoup à Robin des Bois.
Jeux vidéo : Defender of the crown, Conquests of the Longbow: The Legend of Robin Hood, Robin Hood - La Légende de Sherwood.
Le 94e épisode de Star Trek : La nouvelle génération (Qpidon) réalisé par Cliff Bole plonge l'équipe de l'Enterprise dans une reconstitution de Robin des Bois.
Dans une ancienne version de Warhammer, la Bretonnie avait la possibilité d'inclure des personnages fortement inspirés de Robin des Bois : Bertrand le brigand, chef des archers de Bergerac, Hugo le Petit (qui était imposant) et Guy le gros (frère Tuck).
Dans le manga français de Mika Pen dragon, un personnage se nomme Oud, son vrai nom est Roby Delokusulai.
Robin des Bois dans le Nottinghamshire
Le Sheriff de Nottingham
Le Shérif de Nottingham est un personnage majeur de la légende de Robin des Bois, l'ennemi traditionnel de Robin et de ses compagnons ou « Merry Men ». Il pourchasse les hors-la-loi afin d'assurer la sécurité des routes et du commerce autour de la forêt de Sherwood. Il doit aussi empêcher les hors-la-loi de braconner dans la forêt du Roi Richard. Il est largement considéré comme le principal méchant dans les histoires de Robin des Bois, apparaissant fréquemment aux côtés d'autres personnages tels que le seigneur Guy de Gisbourne ou le Prince Jean. En cherchant sur quelles bases historiques a pu se développer ce personnage de shérif impopulaire, certains noms sont avancés comme William de Wendenal, Roger de Laci ou encore William Brewer.
Shérif (en anglais sheriff) était le nom donné à une fonction politique et publique en vigueur en Grande-Bretagne, ainsi qu’à la personne chargée de cette fonction, une fonction originaire de l’Angleterre pré-normande. Le terme est né d'une contraction des mots anglo-saxons « Shire reeve », désignant respectivement :
Pour Shire, une circonscription administrative similaire au comté.
Pour Reeve, un officier, agent d'un seigneur féodal (très proche du concept du bailli) qui faisait appliquer l’ordre parmi les serfs du domaine.
Aujourd’hui, le Shérif de Nottingham est un ambassadeur de la ville, aux fonctions bien moins formelles que celles du maire. Son rôle est de promouvoir les liens existant entre la ville de Nottingham et les légendes liées à Robin des Bois. Il encourage également la population à développer des activités touristiques sur cette thématique. Il soutient la stratégie touristique de la ville, accueille les visiteurs lors des différents événements organisés dans la région, organise des événements de promotion, participe à des salons du tourisme aux côtés des offices de tourisme locaux.
Patrimoine architectural, musées et attractions
Le château de Nottingham est le point de départ de tout parcours « Robin des Bois dans la région ».
Le premier château de Nottingham fut construit en 1067, un an après la bataille d'Hastings, sur ordres de Guillaume le Conquérant. Il s’agissait d’une structure de bois remplacée sous le règne d’Henri I (1100-1135) par un château de pierre. Avec une position stratégique au bord de la rivière Trent, près des terrains de chasse royaux de Tideswell, il sert de villégiature aux différents rois.
Pendant la troisième croisade (1189-1192) de Richard Cœur de Lion, le château de Nottingham est laissé à l’abandon et est occupé par le Shérif de Nottingham. Dans la légende de Robin des Bois, c’est au château que se déroule la scène de la confrontation finale entre le shérif et le héros. En 1194, les partisans du Prince Jean s’emparent du château. De retour en Angleterre, le roi Richard I l’assiège avec l’aide de Ranulph de Blondeville, 4e comte de Chester, et David d’Écosse, 8e comte de Huntingdon.
Au fil du temps, le château est agrandi par plusieurs monarques successifs. Puis au 16ème, avec l’arrivée de l’artillerie, il est de nouveau abandonné. Au début de première révolution anglaise (1641-1649), ce n’est plus qu’une ruine. Vers la fin de la révolution, le château est tenu par les parlementaires. Après l’exécution de Charles Ier en 1649, le château est rasé pour éviter qu’il ne soit réutilisé.
Après la restauration de Charles II en 1660, l’actuelle « Manoir du Duc » est construit entre 1674 et 1679 sur les fondations de la structure précédente par Henri Cavendish, 2nd Duc de Newcastle. En dépit de la destruction du donjon et des fortifications, les caves creusées à même la roche et les arches médiévales demeurent sous le manoir, ainsi qu’un long passage au pied de la falaise.
Le Manoir du Duc est un des rares exemples restant en Angleterre d’architecture maniériste. Avec l’arrivée de la révolution industrielle, la ville s’appauvrit et les habitants brûlent le manoir en 1831 pour protester contre l’opposition du duc de Newcastle au « Reform Act » de 1832.
Les escaliers extérieurs du manoir sont détruits par la suite pour créer une aire de parade pour le bataillon Robin Hood. Le manoir se délabre jusqu’en 1875, date à laquelle il est restauré par Thomas Chambers Hine. En 1878, le Musée du Château de Nottingham est inauguré par le Prince de Galles, futur roi Édouard VII.
Aujourd’hui, le château de Nottingham Castle accueille un musée consacré à l’histoire de la ville et une galerie d’arts.
NCCL Galleries of Justice Museum
Véritable voyage dans le temps, le visiteur est replongé à l’époque où le Nottingham Shire Hall était le seul endroit du Royaume Uni où l’on pouvait être jugé, incarcéré et pendu sur les marches du perron, au nom de la justice. Un donjon en souterrain a récemment été identifié comme étant la cellule où Robin des Bois fut emprisonné par le Shérif de Nottingham.
Une exposition présente l’univers fascinant de la légende de Robin des Bois. On y découvre ce rebelle du Nottinghamshire et les acolytes qui l’ont accompagné dans ses exploits et ses batailles contre l’odieux shérif. Y sont également exposés des costumes et accessoires ayant servis dans différentes productions cinématographiques et télévisuelles, dont le tout premier film avec Errol Flynn en 1938.
Les « caves » de Nottingham ont joué un rôle important dans l’histoire de la ville et principalement à l’époque de Robin des Bois et de son Shérif. Dédale de souterrains, véritable labyrinthe qui sillonne le sous-sol de la ville, ces tunnels menaient autrefois au château. Aujourd’hui, ces véritables curiosités historiques se visitent. On y découvre ce à quoi elles étaient utilisées, comment elles furent adaptées au fils du temps pour fuir les guerres et les invasions du monde extérieur.
Remontant à l’époque saxonne, il s’agit de la plus vieille église de Nottingham. Il en est fait mention dans le Domesday Book (ou Livre du Jugement Dernier) de 1086. La construction du corps principal du bâtiment actuel (soit 1/3 du site) a été réalisée entre la fin du règne d’Edward III (1377) et celui d’Henry VII (1485-1509. La nef fut terminée vers 1475. L’édifice est remarquable pour son uniformité de style. On prétend que Robin des Bois assistait régulièrement à la messe en l’église St. Mary's de Nottingham.
St Mary’s Church Blidworth
L’église St. Mary of the Purification de Blidworth est un monument historique classé. Du bâtiment médiéval, seule demeure la tour ouest. Le reste fut construit en 1739 par Rhodes of Barlborough et en 1839 par Colvin. L’église organise encore chaque année, le jour de la « Feast of the Purification of Mary », une « Rockings Ceremony » au cours de laquelle un bébé garçon né, de parents catholiques et mariés, aux environs de Noël, est bercé dans un berceau ancien. Cette tradition est vieille de plus de 400 ans. On prétend que Will Scarlett y serait enterré sous une pierre tombale à la forme étrange.
Seuls quelques fragments, précisément trois murs datant des années 1280/90, demeurent de l’édifice connu comme étant le Palais du Roi Jean. Il fut construit aux environs de 1164 et devint la retraite favorite du souverain. Il y résidait lors de parties de chasse dans la Forêt de Sherwood. Edouard I y séjourna également à plusieurs reprises. En 1956, des fouilles archéologiques prouvèrent que le palais était constitué de plusieurs bâtiments, certains en pierre, d’autres à colombages, dont un grand hall, un hall du Roi, un hall de la Reine, des cuisines, une salle de conseil, une grande chapelle, des écuries, le tout entouré de douves.
Sur les bords de la rivière Trent se trouve le château de Newark. Sa position stratégique lui valut le surnom de « Clé du Nord ». C’est dans ce château le Roi Jean est mort le 19 octobre 1216. La nuit de son décès, une terrible tempête a ravagé la forêt de Sherwood. Les habitants crurent qu’il s’agissait du diable venu réclamer l’âme de l’infâme souverain.
Bâti par Egbert, roi des Saxons de l’Ouest, il fut agrandit par Alexandre, Bishop de Lincoln en 1123 sur le modèle du château de Sleaford. Sous le règne d’Edward III, il servit de prison puis de garnison pour Charles I pendant la guerre civile. Du bâtiment d’origine construit au début du 13ème siècle, ne restent que le corps-de-garde, la crypte et latour rectangulaire dans l’angle sud-ouest.
La magnifique église abbatiale de Southwell (Southwell Minster) est un des rares édifices datant de la conquête normande, à avoir traversé les âges sans dommage. La salle capitulaire richement ornementée est particulièrement remarquable. Avec ses gravures sur pierre connues sous le nom de « The Leaves of Southwell » (les Feuilles de Southwell). Au milieu des feuillages gravés, apparaissent un certain nombre de silhouettes énigmatiques dont celle d’un « Green Man », symbole de fertilité. Les historiens ont souvent associé l’évolution de Robin des Bois au Green Man et à d’autres représentations du cycle des saisons comme Jack in the Green, John Barleycorn, le Wild Man of the Woods ou encore Robin Goodfellow.
Espaces naturels
Sherwood Forest National Nature Reserve
Historiquement associée à la légende de Robin des Bois, la Forêt de Sherwood est une forêt mondialement célèbre de 423 hectares qui entoure le village d'Edwinstowe. Par le passé, il s’agissait d’un vaste domaine de chasse royal qui s'étendait sur les comtés voisins. En 1969, le Comté du Nottinghamshire, administrateur de la forêt, inaugure un parc à destination du grand public. On y voit entre autre une exposition consacrée à Robin des Bois, « Robyn Hode’s Sherwode ». En 2002, la Forêt de Sherwood est classée réserve naturelle nationale par English Nature (aujourd’hui Natural England).C’est au cœur de la Forêt de Sherwood que se dresse le légendaire « Major Oak », qui, si l’on en croit le folklore local, était la principale cachette de Robin des Bois. Cet ancien chêne serait âgé de 800 à 1000 ans. Depuis l’époque victorienne, ses branches massives sont soutenues par un système de tuteurs pour éviter qu'elles ne se cassent. En février 1998, une entreprise locale eut la permission de prélever et de cultiver des boutures du Major Oak, afin de pouvoir les revendre et les planter dans les grandes villes du monde entier.
Rufford Abbey and Country Park
Ancien domaine privé situé au cœur de la foret de Sherwood dans le pays de Robin des Bois, Rufford Abbey est constitué d’un vaste parc paysagé et de forêts. Les ruines de l’abbaye cistercienne ne sont pas sans rappeler la fable de Robin des Bois et du Moine. L’abbaye, aujourd’hui gérée par English Heritage, a été fondée par Gilbert de Gant autour de 1147 et fut occupée par des moines cisterciens de l’Abbaye de Rievaulx dans le Yorkshire jusqu’en 1536.
Clumber Park est un parc naturel des Dukeries près de Worksop. Mentionné dans le « Domesday Book » (ou Livre du Jugement Dernier), Clumber était une propriété monastique au Moyen-âge avant de devenir le fief des Ducs de Newcastle. Aujourd’hui, la propriété, gérée par le National Trust depuis 1946 et ouverte au public, s’étend sur 15 km². Elle est constituée de forêts et sous-bois, de landes, de terres agricoles et est agrémentée d’un superbe lac. Une piste cyclable reliant la Forêt de Sherwood la traverse et nombreuses sont les opportunités de randonnées et d’activités de plein air (location de vélo ou de tandem, camping et restaurant sur place…). Le Visitor Centre propose une exposition consacrée à l’histoire du lieu.
Creswell Crags Museum & Heritage Centre
Ces impressionnantes gorges situées à la frontière du Derbyshire sont parsemées de grottes dont l’une d’elles porte le nom de Robin des Bois. C’est là qu’Edward II pourchassa Robin après avoir emprisonné des familles de paysans dans son palais de Clipstone. Mais les hors-la-loi déjouèrent le roi et libérèrent les otages. Aujourd’hui, le site, doté d’un musée, se visite.
Le Robin Hood Way est un sentier balisé qui relie la quasi-totalité des sites du Nottinghamshire associés au héros légendaire. Il débute de la Castle Gate House dans la ville de Nottingham et s’étire sur plus de 160 km au fil de splendides paysages jusqu’à la forêt de Sherwood. Il est facile de le sectionner pour n’en parcourir que quelques kilomètres. Un topo guide complet est disponible auprès du Nottinghamshire County Council.
Comme son nom l’indique, Thieve Wood (le bois des voleurs) fut le repère de hors-la-loi pendant des siècles. La route baptisée « Kings Way » passait à travers ce bois et nombreux furent les victimes de malheureux forfaits. Cette zone boisée, assez difficile d’accès, est située à 20 minutes de route du centre de Nottingham, derrière Portland College sur la route A60 entre Ravenshead et Mansfield. On y accède par un sentier public qui part de la route. Un plan d’accès est disponible au Thieve Wood Visitor Centre. C’est à Fountain Dale, à l’est de Thieve Wood, que Robin des Bois aurait rencontré Frère Tuck. Là se trouve le puits du Frère Tuck et les vestiges d’un moat saxon vraisemblablement associé au moine.
Haywood Oaks et Blidworth Woods
Haywood Oaks est un petit bois qui recèle des trésors cachés. Des chênes centenaires y sont encore visibles et donnent un aperçu de ce que pouvait être Sherwood à l’époque de Robin. Tout près de là dans le cimetière de l’église St Marys de la petite ville de Blidworth, repose Will Ecarlate. Au sud de la forêt de Sherwood, au beau milieu de terres arables, se trouve les bois de Blidworth Woods, paradis pour marcheurs et randonneurs à cheval. Ces bois accueillent une importante population de biches et de loirs.