A la découverte de l'Ecosse hantée

Lundi 26 Octobre 2020

Patrie des chardons, des moutons, des lochs aux reflets bleus et verts et des montagnes, l'Ecosse, avec ses paysages merveilleusement romantiques et sauvages, invite à vivre des moments intenses.

Riche de son histoire et de ses coutumes, le pays a su conserver et pérenniser ses traditions pour devenir aux yeux du monde un pays peuplé de mystères et de légendes, tel Nessie, le monstre du Loch Ness.

L’Automne est sans doute la plus belle saison pour aller à la rencontre de ce magnifique pays. Les paysages, avec leurs subtils mélanges de couleurs allant du brun au rouge en passant par l’oranger et le roux, se parent du voile léger de la brume qui leur donne cette atmosphère si étrange et unique.

Ce décor ne fait qu’ajouter au mystère que dégagent les somptueux châteaux qui se dressent au milieu de la lande écossaise, comme sortis de nulle part, et qui invitent les visiteurs courageux à partir à la recherche de leurs fantômes.

A l'approche d'Halloween, il est temps de se pencher sur la question qui hante tous les esprits !  Est-ce qu’il y a des fantômes en Ecosse ?

Les origines d'Halloween

Depuis la nuit des temps, il existe des traditions qui rappellent l’actuel Halloween. Chaque peuple, chaque époque a eu son Halloween. Au temps de la Préhistoire, à l’approche du froid, les hommes rassemblaient de la nourriture au fond des cavernes et allumaient un feu à l’entrée pour repousser tout intrus (bêtes et hommes, vivants ou morts). En Égypte également, la célébration de la mort du soleil était une forme d’Halloween et le peuple prêtait une attention particulière à ses morts.

La fête d’Halloween telle que nous la connaissons aujourd’hui est une adaptation d’une fête païenne celte, la Samhain.

 

Il y a plus de 2500 ans, la nuit de Samhain 

Les premiers celtes remontent environ à l’an 1200 av. J.C. Des peuplades venues des plaines entourant la Mer Caspienne commencent à s’installer le long des rives du Danube et du Rhin. Les Celtes se répandent en Europe Centrale et en Europe de l’Ouest. Les Grecs les appellent celtes et les Romains, gaulois.

Pour les Celtes, la fin de l’année correspondait à la fin de l’automne. Ils appelaient cette période d’après récoltes, qui correspondait aussi à la fin de la fertilité des sols, la Samhain.

Les druides se rassemblaient alors pour fêter la fin de la belle saison et demander à leurs dieux aide et protection pour affronter les rigueurs de l’hiver. Ils exécutaient un cérémonial rigoureux qui devait leur assurer une bonne année à venir. Pendant la fête de la Samhain, les troupeaux étaient ramenés des prairies aux étables et le soleil remercié pour l’abondance des moissons qui permettraient aux populations de lutter contre les ténèbres et le froid.

Mais, la première nuit de la fête de la Samhain était aussi la seule où les esprits pouvaient rendre une dernière visite à leurs parents. C’est en effet lors de cette nuit un peu particulière que le dieu des morts rassemblait les âmes de tous ceux qui étaient décédés dans l’année pour leur révéler le sort qui leur était réservé dans l’au-delà.

 

De Samhain à Halloween

La fête de Samhain était la plus importante des fêtes celtes. Le porc communément servi à table était remplacé par deux taureaux blancs liés par les cornes, sacrifiés après la cueillette du gui. Le festin rassemblait tout le village. On y buvait de la bière, du vin, de l'hydromel... La fête durait une semaine à quinze jours et pour être certains d'effrayer les esprits, les celtes étaient grimés et portaient des costumes terrifiants.

Au temps des celtes, Samhain n’était pas un jour fixe. Il se situait entre le 25 octobre (cantlos) et le 20 novembre (samonios). Par la suite, Samhain fût « christiannisée » et devint la « fête des morts ». Mais incorporer Samhain au calendrier catholique ne fut pas simple : au Vllle siècle le pape Grégoire III déplaça la fête des Saints en novembre. Vers 840, le pape Grégoire IV créa la fête de la Toussaint, décrétant que ce jour et la veille seraient observés. Odilon de Cluny choisit en 1048 le 2 novembre comme le Jour des Morts.

L’origine du mot Halloween viendrait de cette époque. « All Hallows'day » était le nom anglais de la Toussaint et « All hallow even » celui de la nuit sainte précédant la Toussaint. Ce mot se transforma en All Hallow E'en puis Halloween bien plus tard.

 

Halloween, de l’Europe au Etats-Unis

Alors qu'en France la culture celte disparaissait, des coutumes populaires de Samhain continuèrent à se développer en Irlande, Ecosse, Pays de Galles et dans certaines régions d'Angleterre. A la suite d'une grande famine les pratiques d'Halloween se déplacèrent avec la grande émigration Irlandaise de 1846/48 vers les États-Unis, emportant avec elles l'un des personnages les plus populaires de Halloween, Jack-o'-lantern.

C'est à la fin du XIXème siècle que Halloween devint une fête nationale aux États-Unis, avec ses jeux, ses divinations et la coutume du "Trick-or-treat"

Les châteaux hantés d'Ecosse

Barcaldine Castle, Argyll  

Connu sous le nom de « Black Castle », Barcaldine Castle a été construit par Sir Duncan Campbell de Glenorchy de 1591 à 1609. Ce château est l’un des sept châteaux qui fut construit pour protéger le domaine des Campbell. En 1735, la famille, impliquée dans le meurtre de Sir Colin Campbell de Glenure, abandonne la demeure. Puis en 1896, les descendants de la famille Campbell le rachètent et le restaurent. Désormais, les visiteurs peuvent découvrir l’architecture baronniale, le donjon, les passages secrets et ont la possibilité de passer quelques nuits dans ce château.

Duncan Campbell, résidant à Inverawe, fut hanté par le fantôme de son frère, Donald. Donald venait d’être assassiné par Stewart d’Appin, un rival de la famille, qui, afin de se protéger des conséquences de ce meurtre, demanda asile à Duncan. Duncan qui ignorait que Stewart avait assassiné son frère accepta de l’accueillir. L’esprit de Donald, fâché que son frère accueille sous son toit son propre meurtrier, hanta Duncan jusqu'à ce qu’il apprenne la vérité. Malheureusement, Stewart était parti depuis longtemps et Donald ne fut jamais vengé. On dit aussi que le fantôme de Harriet Campbell, « the Blue Lady », rôde aux alentours du château et joue du piano durant les nuits froides et venteuses.

 

Braemar Castle, Grampian

Cette tour d’habitation en L, un peu en retrait de la route, fut construite en 1628 par le Comte de Mar pour servir de pavillon de chasse. Incendié par Farquharson of Inverey, ancêtre des propriétaires actuels, ce château fut relevé et fortifié par une courtine bastionnée et par des créneaux afin de servir de poste militaire aux troupes hanovriennes après le soulèvement Jacobite de 1745. L’architecture, et notamment la belle grille et la fosse carcérale, sont de type traditionnel.

Le fantôme qui hante Braemar Castle est celui d'une femme très triste, qui a perdu la vie suite à un malheureux malentendu. Il y a 200 ans, un jeune couple se rendit à Braemar Castle pour sa nuit de noce. A cette époque, les jeunes femmes restaient vierges jusqu'à leur mariage et ne connaissaient rien aux choses de l'amour. La nuit de noce était donc leur première expérience. Elles ne savaient pas ce qu'elles devaient faire, ni ce que leur mari attendait d'elles. Selon la légende, le jeune marié de notre histoire quitta la chambre nuptiale très tôt le matin suivant, sans laisser de lettre à sa jeune épouse. A son réveil, la jeune femme s'inquiéta de ne pas voir son mari. Elle le chercha dans tout le château, mais personne ne l'avait vu. Désespérée, elle pensait que la nuit de noce n'avait pas satisfait le jeune homme et qu'il l'avait quittée. Honteuse et très triste, elle se jeta de la fenêtre de la chambre nuptiale. La pauvre s'était bien trompée. Son mari ne l'avait pas quittée, mais était parti à la chasse pendant qu'elle dormait et quand il en revint, il fût accueilli par la terrible nouvelle. Jamais personne ne regrettera plus que lui d'être parti sans prévenir la femme qu'il aimait...

Le fantôme de la jeune femme revient au château chaque fois qu'un couple de jeunes mariés vient y passer sa nuit de noce. Peut-être est-ce pour prévenir le marié de ne pas partir ou peut-être est-ce pour protéger la mariée et la rassurer...

 

Brodie Castle, Moray

Ce château fort est la résidence des Brodies depuis le milieu du XIIème siècle. En 1567, le 12e Brodie construisit une tour d’habitation en Z. Des ajouts du XVIIème s. et des modifications apportées en 1824, ont donnés à l’habitation son apparence actuelle. Le parc est somptueux au printemps lorsque fleurissent les jonquilles. L’intérieur abrite des meubles intéressants et une riche collection de toiles de maîtres, notamment flamands.

En septembre 1889, la famille Brodie a vécu une expérience qui reste toujours inexpliquée. Lors du séjour en Suisse du Comte de Brodie, son maître d'hôtel signala aux autres domestiques, qu'il entendait du bruit (murmures et pages tournées) dans le bureau de leur maître. Cela leur paru étrange, car le Comte avait fermé son bureau à clef avant de partir et avait ordonné que personne n'y entre. Pensant qu'un voleur s'était introduit dans la pièce, les domestiques commencèrent à chercher la clef, mais ne la trouvèrent pas. Le lendemain, ils apprirent que leur maître était mort en Suisse, pendant la nuit. Tout le monde en conclu que les bruits de la nuit avait été causés par le fantôme du Comte, revenu dans son bureau pour terminer une affaire en cours avant de rejoindre l'au-delà.

 

Cawdor Castle, Nairn

Le nom de Cawdor est indissociablement lié à Macbeth. C’est en effet dans ce château que Shakespeare situe l’assassinat du roi Duncan. Les Comtes (« Thanes ») de Cawdor le construisirent et y habitèrent à partir du XIVème siècle. Cette forteresse, au donjon datant du XIVème siècle et aux ailes du XVIIème siècle, est entourée d’un parc peuplé d’oies.

Le château est hanté par le fantôme d'une femme sans mains depuis le début du XIXème  siècle. Cette femme était la fille du Comte de Cawdor. Elle tomba amoureuse du mauvais homme. Elle le voyait en secret car elle craignait son père. Celui-ci surpris les amoureux après quelques temps. Il demanda à ce que l'on coupa les mains de sa fille afin qu'elle ne puisse plus tenir son amoureux dans ses bras.

 

Craigievar Castle, Aberdeenshire

Bâti entre 1610 et 1626 par William Forbes, Craigievar Castle reste fidèle aux impératifs défensifs de tours conçues pour résister aux soulèvements highlandais. Un souci esthétique nouveau a présidé à la construction de ce château de grès rose, considéré comme le meilleur exemple de style baronnial du XVIIème s.

Ce château est hanté par plusieurs fantômes.  La Chambre Bleue est "occupée" par un membre du Clan Gordon qui tomba d'une fenêtre poussé par "Red" Sir John Forbes. Plusieurs personnes ont entendu les pas de l'infortuné Gordon montant les marches vers la Chambre Bleue, comme s'il revivait le moment d'avant sa mort. L'un des autres fantômes est celui d'un musicien. Très sélectif, ce fantôme n'apparaît qu'aux personnes portant le nom de Forbes). Il est tombé dans la douve du château et s'est noyé. 

 

Crathes Castle, Aberdeenshire

Commencé en 1553 et achevé en 1596, Crathes Castle est une forteresse impressionnante en L et à l’architecture traditionnelle. A la tour initiale datant du XVIème s. furent adjoints l’aile « de la reine Anne » au début du XVIIIème s. et, au XIXème s., un autre corps de bâtiment de style victorien. Les riches plafonds peints de la tour, achevés en 1602, donnent une singulière authenticité, sans compter le plafond de la grande galerie de l’étage supérieure, à caissons de chênes, unique lui aussi. Les somptueux jardins datent du début du XVIIIème s.

Dans la partie la plus ancienne du château, la double tour, se trouve une pièce connue sous le nom de Chambre de la Dame Verte, à cause des nombreuses apparitions de cette femme inconnue, parfois accompagnée d'un bébé. On sait qu'elle était membre de la famille Burnett, propriétaire du château. Les apparitions ont commencé avant la découverte, lors de travaux, de deux squelettes : celui d'une femme et celui d'un bébé. Apparemment, cet enfant aurait été celui d'un homme qui ne désirait pas que son aventure avec la mère se sache et qui préféra les supprimer tous deux. Le fait que les apparitions continuent, malgré la découverte des corps, prouve que la pauvre mère et son enfant ne pourront jamais trouver le repos. Ils doivent être à la recherche d'autre chose... 

 

Culzean Castle, Ayrshire 

Avec son parc boisé et aménagé pour de longues promenades, ses allées de rhododendrons, ses jardins joliment dessinés dominant la mer et son château établi sur une falaise, Culzean est un lieu vraiment inoubliable.

En 1775, le 10ème Comte de Casillis charge Robert Adam de transformer l’ancienne demeure féodale. L’architecte y travaille dix ans avec son frère James. Il eut l’idée originale de dessiner ses plans à partir de la tour existante et de conserver à l’ensemble ses allures de château fortifié. Il en résulte un édifice mêlant deux styles a priori antagonistes : le néo-classicisme et le romantisme. Le contraste entre l’aspect globalement massif de l’extérieur et l’élégance des ouvertures de style géorgien s’accentue encore en pénétrant dans la résidence.

Plusieurs fantômes hantent le château de Culzean. Parmi eux, un ancêtre du Clan Kennedy qui est le propriétaire d’origine. Le fantôme d’un joueur de pipeau a été entendu dans les jardins du château. On dit que durant les nuits d’orage, on peut entendre le son de son pipeau se mêlant étrangement avec le hurlement du vent et le fracas des vagues. L’esprit d’une femme, vêtue d’une robe de bal, hante le château. Aperçue encore en 1972, cette femme n’est connue de personne.  En 1976, deux touristes, qui se promenaient dans le château, ont aperçu « une forme étrange et vaporeuse » se déplaçant dans l’escalier ovale. Cette forme pourrait bien être le fantôme d’un Kennedy. La légende du château raconte qu’un chevalier surnaturel enleva une jeune héritière et la garda captive dans le château. Le chevalier avoua à la jeune femme son intention de la tuer, mais cette dernière réussit à l’endormir et le tua à coups de poignard. Cette légende trouve son origine dans l’histoire de May Kennedy qui fut kidnappée par Sir John Cathcart. Cathcart aurait, selon l’histoire, tué sa femme et aurait planifié la mort de May Kennedy. Fort heureusement, May découvrit les projets de son meurtrier et réussit à le pousser jusqu’à la mort.

 

Drumlanrig Castle, Dumfriesshire 

L’histoire de ce beau château de pierre rose et de style renaissance est liée à celle de la famille Queensberry. Il fut construit entre 1679 et 1690 par William, premier Duc de Queensberry, amateur d’art éclairé et homme important à la cour des Stuarts. Les tours carrées qui constituent les angles du château construit autour d’une cour évoquent la tradition architecturale du pays, alors que la façade principale, avec ses terrasses et son escalier en fer à cheval, est très éloignée du style régional. L’ensemble est richement sculpté, particulièrement l’entrée surmontée de sa couronne ducale. La demeure abrite une superbe collection de peintures de maîtres anciens mais aussi de très beaux meubles français.

C'est une femme sans tête, du moins sans tête sur ses épaules (elle la porte dans ses bras) qui hante les lieux. Cette femme est Lady Anne Douglas, mais personne ne sait comment le fantôme a été décapité. L'autre fantôme bien connu du château est peu commun puisqu’il s’agit d’un singe jaune. Cette créature peu attractive hante la chambre qui porte son nom depuis. Personne ne sait d'où vient ce singe qui n’est pas un animal domestique ordinaire, mais il a souvent été aperçu.

 

Dunrobin Castle, Sutherland

Le château de Dunrobin, fief ancestral des Comtes et Ducs de Sutherland, se dresse sur une terrasse impressionnante dominant la mer. Des adjonctions des XIXème s. et XXème s. entoure la tour d’origine datant du XIVème s. Le deuxième Duc fit venir Charles Barry, l’architecte du Parlement, pour remodeler l’intérieur en 1850. Un incendie ayant détruit son travail, Robert Lorimer fut chargé d’une nouvelle décoration au début du XXème s. Les pièces principales abritent une belle collection de tableaux. Les portraits de famille sont l’oeuvre de maîtres tels Jamesone, Ramsay, Reynolds, Hoppner et Lawrence. La terrasse offre une magnifique vue d’ensemble sur les jardins à la française.

Le dernier étage du château est dit hanté par la fille du 14ème Comte. Elle fut emprisonnée dans le grenier par son père pour la punir de quelques mauvaises actions. C’est en tentant de s’échapper par la fenêtre qu’elle trouva la mort.

 

Château d'Edimbourg 

Perché sur le site stratégique de Castle Rock, le château d'Edimbourg est impressionnant sous tous ses angles. Sa silhouette, qui s’impose depuis chaque point de vue de la cité, évoque le rôle crucial que cette citadelle joua dans l’histoire de la ville. Au plus haut point du roc, la Saint Margaret’s Chapel, de style normand du XIIème s., mais plusieurs fois restaurée, est l’une des plus vieilles églises d’Ecosse. En face de l’entrée de cette chapelle, Mons Meg constitue une remarquable pièce d’artillerie du XVème s.

L’histoire de la forteresse d’Edimbourg débute à la fin du XIème s., lorsque le Roi Malcolm III et sa femme Margaret en font le siège de la Cour. Le château devient immédiatement l’objet de la convoitise anglaise et passe de mains en mains jusqu’au XIVème s., date à laquelle Robert Bruce décide de le détruire afin d’écarter toute nouvelle occupation. Repris par les Anglais au moment de la minorité de David II, il est finalement récupéré par Sir William Douglas. La forteresse vit les dures heures de la guerre civile, passant aux mains des Covenantaires puis des troupes royales et enfin dans celles de Cromwell en 1650. En 1745, le château connut l’un de ses derniers grands moments : la garnison anglaise et les citoyens qui la soutenaient refusèrent d’ouvrir les portes à Bonnie Prince Charlie, qui fut contraint à la fuite, puis à l’exil.

Le château de la capitale écossaise abrite plusieurs fantômes. Le plus célèbre d'entre eux est celui du joueur de cornemuse, dont la musique résonne souvent entre les murs du bâtiment. Ce fantôme est celui d'un homme que l'on envoya dans un tunnel souterrain. Grâce au son de sa cornemuse, on pensait pouvoir suivre depuis l'extérieur, le chemin du tunnel. Au début, tout le monde entendait la musique, mais peu à peu, elle sembla s'enfoncer de plus en plus profond. Puis, au bout de quelques minutes, la musique cessa. Au lieu de descendre voir dans le tunnel ce qui était arrivé au musicien, on décida de sceller le tunnel et d'oublier cette mésaventure. De nos jours, on peut encore entendre jouer la cornemuse du fond du tunnel, à l'endroit où les gens de l'époque ont cessé de l'entendre : sur le Royal Mile, une rue de la ville très fréquentée, en direction de South Bridge.  Le second est celui d'un joueur de tambour, qui apparaît aux visiteurs et aux habitants depuis le milieu du XVIIème siècle. Personne ne sais qui il est mais il semble vouloir prévenir le château des dangers. De nos jours, même s'il n'y a plus de guerre, le son du tambour dérange encore les habitants pendant la nuit. Certains disent que le fantôme n'a pas de tête.

 

Eilean Donan Castle, Dornie

Planté sur l’îlot rocheux qui garde l’entrée du loch Duich, Eilean Donan Castle est relié au rivage par un pont. Une première forteresse fut édifiée au XIIIème s. à l’emplacement du vieux fort ; le donjon carré daterait du XIVème s. Après le soulèvement des Jacobites en 1719, les ruines furent abandonnées pendant 200 ans jusqu’à ce qu’une reconstruction complète soit entreprise au XXème s. Les deux salles ouvertes au public présentent une variété de souvenirs liés aux MacRae. Pendant longtemps, les MacRae furent les gardiens du château et les gardes du corps des MacKenzie. De par leur situation unique, les remparts offrent d’admirables vues sur trois lochs.

Le château de Eilean Donan est hanté par le fantôme d’un soldat espagnol qui fut emprisonné puis tué par les anglais durant le siège de ces derniers vers 1719.

 

Fyvie Castle, Aberdeenshire 

Imposant édifice seigneurial, riche d’une histoire séculaire, Fyvie castle permet de découvrir l’opulence de l’architecture intérieure édouardienne. Fyvie a successivement appartenu aux Preston, aux Meldrum, aux Seton, aux Gordon et aux Forbes-Leith. De fondation royale, la forteresse passa en 1390 à la famille Preston puis aux Meldum en 1433. En 1596, Sir Alexander Seton, futur chancelier d’Ecosse et Comte de Dunfermline, acheta Fyvie et modifia le château afin de lui adjoindre les tours Preston et Meldum préexistantes. Il créa le grand escalier circulaire et la spectaculaire façade sud longue de 45,7 m, exemple saisissant de l’architecture seigneuriale du XVIIème s. Dans les années 1790, la famille Gordon acquit le château et ajouta la tour du même nom. En 1889, le château fut vendu à Alexander Forbes-Leith. Au milieu d’un vaste parc, proche du Loch Fyvie, le château cache une superbe collection d’armures, de peintures et de portraits signés par Raeburn, Reynolds ou Gainsborough.

En 1920, une dame verte hanta la demeure. Le mur d'une des chambres commençait à se couvrir de beaucoup de moisissure et le propriétaire décida de le faire réparer. Les ouvriers découvrirent derrière les briques un squelette de femme. Compatissant, le propriétaire offrit à cette pauvre âme une sépulture décente au cimetière du village. A partir de ce jour, le château fut la proie d'apparitions et de phénomènes inexpliqués. Lassé et effrayé, le propriétaire décida de remettre le squelette à sa place, derrière le mur. Aussi étrange que cela puisse paraître, les phénomènes s'arrêtèrent aussitôt. Pour une fois, l'esprit préférait rester derrière le mur que de reposer dans une belle tombe au cimetière...

 

Glamis Castle, Angus

Situé dans la riche vallée de Strathmore, Glamis Castle symbolise le château écossais par excellence. Hérissée de tours, de tourelles, de toits coniques et de souches de cheminée, la partie centrale domine l’ensemble de la construction. A l’origine, au XVème s., le château suivait un plan en forme de L qui fut agrandi et modifié au cours des siècles. L’intérieur du château est aussi impressionnant que l’extérieur : la visite des appartements richement meublés (peintures et collection de porcelaines) et de la chapelle en boiseries peintes du XVIIème s. est incontournable, de même que la visite des appartements royaux, qui furent occupés par la regrettée reine mère. C'est le château le plus hanté du pays. Résidence royale, la Princesse Margaret, soeur de la reine Élisabeth II, y est née en 1930.

Parmi les nombreux fantômes du château, une dame grise inconnue erre de temps en temps autour de la chapelle tout comme une dame blanche, Janet Douglas. Celle-ci était la femme de John, 6ème Lord de Glamis. Après la mort de John, Janet se remaria et s'installa avec son nouveau mari, Campbell de Skipness à Glamis. Le roi de l'époque, James V, détestait le Clan Douglas et fit emprisonner Janet, son mari et leur fils pour sorcellerie, dans le château d'Édimbourg. Après plusieurs années, Janet fut brûlée vive. Son mari péri noyé en tentant de s'échapper et leur fils, Lors Glamis, resta en prison jusqu'à la mort de James V.

Un des autres fantômes est appelé Beardie. Il est lié au mystère de la pièce secrète qui est célèbre au château depuis des siècles. On ne connaît pas vraiment son identité, mais il est sûr que c'était un homme violent qui adorait les jeux d'argent. Il avait cependant des difficultés à trouver des partenaires à sa mesure. Un jour, un étranger se présenta à la porte du château. Il désirait jouer aux cartes avec le propriétaire. Celui-ci, très intéressé, fit entrer l'étranger. Les domestiques furent étonnés d'entendre pendant plusieurs jours les cris et les injures de leur maître, qui devait être en train de tout perdre et de ne pas voir sortir l'étranger. L'un des domestiques, trop curieux, ouvrit légèrement la porte de la pièce pour voir ce qu'il s'y passait. Aveuglé par une lumière très brillante, il ne vit rien, mais son maître sortit peu après de la pièce, furieux de cette interruption. Quand Beardie retourna jouer, l'étranger était parti. Certains disent que cet étranger était le Diable, car après son départ, Beardie avait comme perdu son âme. Il semblait condamné à jouer pour toujours, car même après sa mort, cinq ans après la visite de l'étranger, la pièce était toujours remplie des bruits et des insultes des joueurs.

Après quelques années, on décida de sceller la pièce, afin de faire cesser les bruits. Mais Beardie apparaît encore de temps en temps dans le château, et continue seul sa partie. Cette pièce scellée est celle de la légende. Elle a été recherchée pendant des années, et personne, malgré tout ce qui a été tenté, n'a pu la trouver.

Chercher la pièce secrète est d'ailleurs l'une des attractions de la visite du château. Il paraît que trois personnes seulement dans le monde savent où se trouvent cette pièce et qu'un grand danger plane sur eux si jamais ils révèlent leur secret à quelqu'un d'autre. Le secret ne se transmet qu'à certaines personnes.

Glamis est également la demeure du premier fantôme noir d'Écosse. On pense que c'est un petit garçon noir employé au château comme domestique. Son maître lui demandait souvent d'aller s'asseoir dehors, sur une pierre, et d'attendre qu'on lui dise quoi faire. Craintif et obéissant, l'enfant s'asseyait sur cette pierre où il passa la majeure partie de sa vie. Un soir, on l'oublia là et il mourut de froid pendant la nuit. C'est autour de l’emplacement de cette pierre que son fantôme apparaît de temps en temps.

Il existe également dans ce château le fantôme d'une femme sans langue, qui traverse le bâtiment la bouche ouverte et sanglante, celui d'un être en uniforme militaire, et celui connu sous le nom de "Jack the runner" qui arpente les sous-sols en courant.

 

Inveraray Castle, Argyll

Inveraray est la résidence ancestrale des Ducs d’Argyll, chefs du Clan Campbell. Il fût édifié à partir de 1743 pour remplacer un précédent manoir du XVème s. dont il subsiste des ruines. Sa construction est l’oeuvre de Roger Morris, assisté de William Adam, et sa décoration intérieure fut exécutée de 1772 à 1782 par Robert Mylne. L’extérieur du château, de style néo-gothique, carré avec une importante tour centrale et 4 tourelles de coin, ne laisse guère soupçonner les beaux intérieurs. Les pièces de réception, aux plafonds peints dénotent de l’influence française, attirent l’attention (tapisseries de Beauvais, collection de portraits de maîtres…)

Le château d'Inveraray est hanté par plusieurs fantômes. En 1644, le Duc d'Argyll fût invité au château par la Marquise de Montrose. A son départ, le harpiste, qui demeurait au château, fut surpris en train d’épier la Marquise par le trou de la serrure. Il fut aussitôt pendu. Depuis son fantôme, habillé du tartan des Campbell, rôde et joue chaque jour de la harpe dans la bibliothèque de la forteresse. Une autre légende raconte qu’un fantôme a averti un des chefs du Clan Campbell de sa propre mort. Deux jours avant la mort du chef, un fantôme portant un galion similaire à celui du Clan Campbell a été vu sur les flots du loch Fynne. On dit aussi qu'au XVIIIème  s., un des chefs de Clan, convaincu que le bateau du fantôme allait le kidnapper, s’empoissonna pour ne pas décevoir l'équipage fantomatique.  Le 10 juillet 1758, au pied du château, un médecin, William Hart, avec deux autres hommes ont été témoins « d’une bataille ayant lieu dans le ciel, entre les soldats des Highlands et les soldats français ». Ces hommes soutiennent que les Highlanders ont dû battre en retraite, laissant derrière eux de nombreux morts. Deux dames avaient également été témoin de cette bataille dans le ciel. Le fantôme d'une jeune femme qui a été assassinée par les Jacobites a également été vu hanter le château.

 

Castle of Mey, Caithness

Le château de Mey était la résidence écossaise principale de la défunte Reine Mère. Elle  l'avait acheté en 1952, peu de temps après la mort de son mari le Roi George VI. Le château en forme de Z a été construit entre 1566 et 1572 par George Sinclair, le 4ème Comte de Caithness. Les Sinclairs ont agrandi le château au XVIIIème siècle et en 1819. Il comporte environ 38 pièces dont 15 chambres à coucher, 3 salles de réception, une bibliothèque et une salle de billard. Un double escalier imposant dans le hall d'entrée mène aux principales salles du deuxième étage.

Le château est hanté par une dame verte, qui apparaît souvent au sommet de la vieille tour. On dit qu'elle est le fantôme d'une jeune femme membre de la famille Sinclair. Elle tomba amoureuse d'un garçon du pays, un fermier. Le père de la jeune femme voyait cet amour d'un très mauvais oeil, à cause de la situation inacceptable du garçon. Dans l'espoir de mettre fin à cette idylle, le père enferma sa fille dans la tour pour qu'elle revienne à la raison. Un jour, essayant d'apercevoir son amoureux depuis sa fenêtre, la jeune femme perdit l'équilibre et se tua en tombant du haut de la tour.

 

Stirling Castle, Stirlingshire

L’histoire du château de Stirling s’est longtemps confondu avec celle de l’Ecosse. Forteresse depuis ses origines, puis palais royal, il fut maintes fois assiégé par les Anglais, détruit et reconstruit à plusieurs reprises. La bataille de Bannockburn (1314), qui permit à l’Ecosse de Robert Bruce de recouvrer son indépendance, avait pour enjeu le château de Stirling. Au XVème siècle, l’endroit devint l’une des résidences favorites des rois Stuarts. Le château, dans son aspect actuel, date des Stuarts. Après la porte d’entrée, percée dans un mur construit en 1708, on peut voir l’ancienne porte du château, encadrée de deux tours. Le palais, construit avec la participation de maçons français, offre extérieurement une remarquable ornementation de style Renaissance française. Le Great Hall, longtemps occupé par l’armée, est fermé. Par un étroit passage entre ces deux édifices, on accède à une seconde cour, limitée par des bâtiments s’élevant sur l’emplacement d’un palais plus ancien, d’où son nom, King’s Old Buildings, qui abritent un musée militaire consacré au bataillon des Argyll and Sutherland Highlanders. Au sommet se trouve la chapelle royale (1596).

Le fantôme d’une femme, portant une robe de soie rose, a été aperçu dans le château de Stirling. Certains pensent qu’il s’agit de Marie Stuart qui y fût couronnée. D’autres disent que le fantôme est celui d’une jeune femme qui attend son mari et qui fut tuée quand Edward I s’empara du château.

 

Thirlestane Castle, Berwickshire

Thrislestane Castle est l’un des plus vieux châteaux d’Ecosse et fut la demeure de la famille des Maithland, qui sont les Comtes de Lauderdale depuis 1590. Il est un véritable château de contes de fées. Sa magnificence et la silhouette de ses tourelles peuvent être vues depuis l’allée qui traverse tous les parcs jusqu’à l’est. Les fenêtres sont entourées de grès rose et les détails architecturaux font contraste avec la pierre des murs de la Leader Valley de l’arrière du château.

La légende raconte que l’un des ancêtres des propriétaires du château, John Mailtand, rôde encore autour de la demeure familiale. Royaliste loyal, il se battit au côté de son ami Charles II, lors de la bataille de Worcester en 1651. Il fut capturé et gardé prisonnier dans la tour de Londres pendant neuf années avant d’être libéré au moment de la Restauration. Il devint le secrétaire d’Etat d’Ecosse à cette même période. Sa première femme mourut à l’âge de 27 ans et John Maitland se remaria quelques semaines plus tard avec Elizabeth Murray, Comtesse de Dysart. L’esprit de John Maitland hante l’église de Saint Mary à Haddington où il fut inhumé dans la chambre forte. Son cerveau et ses intestins ont été placés dans une urne à coté de son cercueil. Quelques années plus tard, sa tombe a été ouverte et son cercueil y avait changé de place…

 

 

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Florence Valette

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Braemer Castle, Scotland.
Craigievar Castle, Scotland.
Crathes Castle, Scotland.
Le château d'Édimbourg
Fyvie Castle, Scotland.